Chirurgie esthétique et douleur
Une des questions revenant fréquemment en consultation concerne la douleur après une intervention de chirurgie esthétique, reconstructrice ou même lors d’un acte de médecine esthétique. La notion d’anti-douleur est devenue primordiale dans le domaine de la médecine et de la chirurgie moderne. Aujourd’hui, fort heureusement, les différents types et intensités de douleurs sont connus, bien traités et entièrement contrôlés par la médecine et la pharmacologie modernes.
Cette fiche synthétise l’évolution des douleurs après une intervention de chirurgie esthétique et leur prise en charge.
Points forts :
- La douleur varie en fonction du type de chirurgie esthétique et des patients.
- L’expérience des différentes interventions et le suivi après l’intervention permettent d’adapter le traitement en fonction des douleurs.
- De nos jours, toutes les sortes de douleurs peuvent être contrôlées par les traitements antidouleur.
Cette fiche est réalisée par le Dr Nguyen, chirurgien plasticien à Paris, ayant une grande expérience de toutes les interventions de chirurgie esthétique, chirurgie reconstructrice et actes de médecine esthétique.
Quelles sont les différentes étapes où la douleur doit être contrôlée en chirurgie esthétique ?
La première étape est la gestion de la douleur en per-opératoire, c’est-à-dire durant l’intervention.
Puis vient le post opératoire immédiat, c’est-à-dire les quelques heures qui suivent l’acte de chirurgie esthétique ou réparatrice.
On différenciera également les quelques jours suivant l’intervention et les semaines de convalescence.
Comment est gérée la douleur durant une intervention de chirurgie esthétique ?
La première des choses est de bien choisir le type d’anesthésie. En effet, en fonction de l’intervention, il peut être préconisé une anesthésie générale, une anesthésie locale ou une anesthésie locale avec sédation. Dans tous les cas, le patient ne ressent aucune douleur.
Ce choix de technique se fait entre patient, chirurgien et anesthésiste qui proposeront la meilleure anesthésie possible, le but étant que l’acte soit bien vécu par le patient.
De nos jours, les progrès de la médecine et de la pharmacologie permettent un contrôle total et absolu de la douleur durant les chirurgies générales ou plastiques.
Lors d’une anesthésie générale, les médicaments contre la douleur sont administrés par perfusion par les anesthésistes. Le chirurgien plasticien peut également, durant l’intervention, ajouter des anesthésiants locaux au niveau de la zone opératoire afin de mieux contrôler la douleur pendant et après l’intervention (durée d’action de plusieurs heures).
Pour les anesthésies locales, une crème anesthésiante EMLA peut être mise en place 30 min avant l’intervention. On peut également pratiquer une anesthésie locale par injection directe dans la zone opérée, ou encore une anesthésie de toute la zone opérée en bloquant le nerf de la douleur de la région concernée (bloc anesthésique).
Une anesthésie locale avec sédation (ou potentialisée) cumule anesthésie locale et anesthésie générale très légère, permettant au patient de mieux vivre le moment et parfois de ne pas s’en souvenir.
Comment gère-t-on la douleur en post opératoire immédiat ?
Après la chirurgie plastique, la période post-opératoire immédiate concerne la phase de réveil ainsi que les 6 à 10 h après l’intervention.
La douleur est la plupart du temps bien contrôlée, car les effets des anesthésiants et des antalgiques mis en place par l’anesthésiste durant l’intervention ainsi que par le chirurgien perdurent.
Comment évolue la douleur dans les jours qui suivent une intervention de chirurgie plastique ?
Dans les jours qui suivent, certaines douleurs physiques se manifestent car ne sont plus contrôlées par les antalgiques puissants type morphine administrés lors de l’intervention. Elles sont généralement présentes dans les 2 à 3 premiers jours qui suivent la chirurgie plastique, et un traitement antalgique est donc administré (traitement oral). Elles s’atténuent ensuite très rapidement pour laisser place à des petites sensations de gêne, d’inconfort ou de douleurs modérées durant les mouvements.
Dans tous les cas, un suivi post-opératoire rapproché est nécessaire pour adapté le traitement antidouleur.
Quels sont les éléments qui influent sur la douleur en chirurgie esthétique ou reconstructrice ?
Le type d’intervention influence énormément l’intensité des douleurs post-opératoires. Par exemple, on sait que dès que l’on touche à un muscle, la douleur post-opératoire va être plus importante, alors que la peau et la glande ne sont pas très douloureuses.
Un des éléments importants est également l’ampleur du travail à accomplir : en effet, une petite lipoaspiration fera moins mal qu’une grande lipoaspiration.
L’intensité des douleurs est aussi liée à l’individu lui-même. En effet, chaque personne possède une sensibilité et une résistance plus ou moins importantes à la douleur.
Enfin, les antalgiques utilisés vont jouer un rôle primordial dans la lutte contre la douleur. Classés par paliers en fonction de leur puissance antalgique, ils seront choisis et adaptés en fonction du type de douleur.
L’aspect psychologique, le vécu de l’intervention, et l’environnement encadrant le patient sont également des éléments primordiaux qui seront pris en considération.
Quelles sont les types de douleurs en fonction des interventions de chirurgie esthétique ?
Les interventions pouvant être douloureuses sont les interventions touchant les muscles, c’est-à-dire l’augmentation mammaire par implant placé derrière le muscle, les implants de fesses et de mollets. Les lipoaspirations peuvent aussi être assez douloureuses en fonction des zones traitées. Mais encore une fois, toutes ces douleurs sont entièrement contrôlées par les médicaments administrés en post-opératoire.
La rhinoplastie n’est pas du tout douloureuse. Elle provoque une certaine gêne en post opératoire car les tissus sont gonflés, mais il n’y a pas de douleur. Il en va de même pour les liftings du visage et le traitement des paupières (blépharoplastie) et des oreilles décollées.
Au niveau de la poitrine, une réduction mammaire ou un lifting des seins n’est pas du tout douloureux car on ne touche pas aux muscles, contrairement à la mise en place d’un implant mammaire.
Concernant la silhouette, l’abdominoplastie et le bodylift sont des interventions qui peuvent être douloureuses, en particulier lors des mouvements, et principalement durant les premiers jours qui suivent l’intervention. Il en est de même pour les liftings de bras et de cuisses.
Pour les actes de médecine esthétique, aucune anesthésie n’est utile la plupart du temps. En cas d’appréhension, une anesthésie par crème EMLA, par le froid, ou même locale par injection peut être envisagée.
Dans tous les cas, de nos jours, les douleurs sont parfaitement contrôlées avec un traitement antidouleur adapté après toute chirurgie esthétique ou reconstructrice. L’appréhension des douleurs post-opératoires ne doit être en aucun cas un frein à la décision de réaliser une chirurgie esthétique ou reconstructrice Tout au long de votre suivi, la gestion de la douleur sera évoquée et réglée avec pour objectif de la contrôler entièrement.